Blog de Pierre Losio
 

 


« Chez les Métairon tout le monde joue aux boules. Je ne connaissais pas Sylviane dont j’ai découvert les qualités à Gand lors des récents mondiaux. Une personnalité attachante, passionnée de notre sport. Elle affiche calme et sérénité pendant les parties et fixe paisiblement un ancrage d’équilibre qui apportera beaucoup au Team Suisse Elite féminin. Je lui souhaite une heureuse saison 2017. »


 
Portrait de Sylviane METAIRON


Nom :
MÉTAIRON                                 Prénom : Sylviane

Année de naissance : 1971              Lieu de résidence : Promasens

Profession : Laborantine                    Vie privée : Mariée, 3 enfants                

Plat préféré : Bonne question ...

Quand et comment as-tu commencé à jouer à la pétanque :
J’ai reçu de Fred mon mari, mon premier jeu de boules en 1992. Mais c’est seulement en 2006 que je suis devenue membre de l’amicale de mon village. A cette époque là jouer plus de deux ou trois parties était trop pour moi et je me consacrais plutôt à la tenue de la table lors des concours de mon amicale. En 2013 ma fille Emilie a pris sa licence au club du Verney de Puidoux et m’a lancé la bouche en cœur « Maman si tu prends la licence on pourra jouer les deux ». J’ai « craqué » et je l’ai suivie dans le monde de la pétanque licenciée. Le premier concours le 12 mai 2013 à Villeneuve, nous le remportons ... et voilà ... le virus m’était inoculé ...

A tes débuts, quels joueurs-euses t’impressionnaient ?
Comme avant 2013 je ne m’étais pas du tout intéressée au monde de la pétanque, je n’avais comme référence que les joueurs qui m’entouraient. A chaque rencontre on me faisait le pédigrée des adversaires tels que Paul Mosimann, Patrick Dumusc, Bernard Badoux et notre fameux Didier Sénezergues.

Tes clubs :
Pétanque du Verney (Puidoux), Les Brise-Boules (Promasens), L’As du Carreau (Promasens).

Tes boules :
680, 72 carbone, de la marque Toro.

Ton poste préféré ? Pourquoi ?
Mon petit régal est le tête-à-tête car la stratégie y est très importante et qu’il faut analyser le jeu de l’adversaire pour y déceler ses faiblesses. Milieu en triplette, se mettre totalement au service de son équipe, avoir les boules pour renforcer le point ou terminer une mène par les rajouts.

Tes équipes pour 2017 : (doublette / triplette)
Doublette avec Sonia Zumkeller, Triplette avec Corinne Althaus et Sonia Zumkeller, Doublettes Mixte avec Renaud Aubert, Triplette Mixte avec Fred Métairon et Steve Grandchamp.

Tes ambitions pour 2017 :
Faire aussi bien ou mieux qu’en 2016. (C’est en visant les étoiles que l’on atteint la Lune). Et j’aimerais aussi bien pouvoir représenter mon pays au prochain Championnat du Monde en novembre si l’on m’en donne l’occasion.

Ton palmarès (titres cantonaux, nationaux)
- Championne vaudoise tir de précision 2014 (3ème place en 2015 et 2016)
- Championne vaudoise tête à tête 2016 (vice-championne 2014 et 2015)
- Championne vaudoise triplette 2015 et 2016
- Vainqueur de la Coupe vaudoise 2016 (3ème place en 2015)
- Vainqueur de la Coupe Franco-Suisse en 2013 et 2015
- Championne suisse triplette 2015
- Vice-championne suisse doublette 2016
- 5ème au Championnat d’Europe triplette 2016 à Bratislava (Slovaquie)
- 5ème au Championnat d’Europe tête à tête 2016 Halmstad (Suède)
- 9ème au championnat du Monde doublette mixte 2017 à Gand (Belgique).

Ton parcours en équipe nationale :
Sélectionnée en 2016, j’ai participé à deux Championnats d’Europe et un Championnat du Monde.

Ton meilleur souvenir bouliste :
La victoire au Championnat suisse triplette 2015, et l’annonce de ma sélection pour le Championnat d’Europe tête à tête 2016.

Ton pire souvenir bouliste :
Comme j’ai vraiment une mémoire de poisson rouge, les mauvais souvenirs ne me restent pas en tête longtemps. Mais (désolée chéri) le premier qui me revient en tête c’est notre défaite en 1/8ème de finale du championnat suisse triplette mixte 2014 à St-Léonard : Le score est de 12 à 11 et mon mari a 1.5 mètres pour mettre le 13ème point. Lui qui pointait si bien, en levant ses boules au ciel jusqu’alors, a envoyé sa boule bassette et forcée qui traversa le terrain sans s’arrêter, achevant ainsi mon premier championnat suisse ... . La chose que je n’avais pas vue est que l’équipe adverse avait 2 points au sol.

T’entraînes-tu souvent ? Comment ?
Nous avons la chance de posséder un terrain de pétanque chez nous, alors je joue très souvent, chaque jour si le temps le permet. En tête à tête contre mon mari ou contre des amis. Et régulièrement, selon mes besoins, je me fais des exercices de tir ou de point. J’essaie de faire progresser une chose à la fois. Pour le reste se sont les concours qui m’aident à renforcer la tactique et le mental (65 concours en 2016).

La pétanque chez les Métairon : une affaire de famille. Comment l’expliques-tu ?
C’est mon mari qui a commencé ;-). En arrivant dans notre village il a intégré le club de l’As du Carreau, et a organisé plusieurs concours, ce qui fait que toute la famille était mise à contribution. Ensuite Emilie s’y est mise, j’ai suivi et enfin ma dernière fille Alexa a commencé aussi. Le fait d’être plusieurs de la même famille à partager la même activité crée une synergie et amène compétitivité et envie de progresser. Fred aime partager sa passion et prend beaucoup de son temps pour nous coacher. Il a toujours un œil ou une oreille qui traîne et il aura sa petite remarque en fin de partie ou d’exercice.

Prônes-tu plutôt la prudence ou le jeu d’attaque ?
J’adore le jeu d’attaque, mais pour pouvoir l’assurer il faut être en forme et avoir un partenaire qui puisse suivre. Savoir jouer de la prudence est aussi parfois nécessaire d’en pointer une de plus. Le tout est qu’il faut savoir s’adapter et réagir très vite aux points forts et faibles de son équipe et de l’équipe adverse.

La pétanque peut-elle/doit-elle encore se réformer ?
Il est clair que pour l’instant la pétanque n’est pas reconnue comme sport dans nos milieux. Pour preuve, mes collègues qui me demandent combien de Pastis je vais boire au Championnat du Monde.
Pour faire de la pétanque un sport reconnu, il nous faut des règles uniformes et non négociables au sein de toutes les fédérations. Des tenues réglementaires et des comportements exemplaires. Et bien dissocier la pétanque loisirs – camping de la pétanque compétition.
A mon avis un arbitrage strict (l’arbitre n’étant pas là seulement pour mesurer les boules), un contrôle des boules et un respect de l’antidopage font partie intégrante de la pétanque d’élite mais actuellement ce sont clairement les grandes lacunes que nous avons en Suisse. Il m’arrive encore trop souvent de voir des joueurs manquant de respect envers les arbitres et ne respectant pas les règles de la pétanque.

Ne devrait-il pas y avoir davantage de concours en mixte ?
Il est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de concours mixtes en Suisse. Ceci ne me choque pas plus que cela. Dans beaucoup de concours je joue avec un homme même si ce n’est pas un mixte.

Quels enseignements personnels retires-tu des Championnats du Monde de Gand ?
N’avoir pu jouer que deux fois avec Philippe Basting avant ce championnat n’aura pas été suffisant pour bien se connaître. Nous avons fait un beau parcours tout de même. Et avec Emilie, il ne nous a pas manqué grand-chose pour réussir à franchir le cap des tours de sélection. Ce championnat a été dur tant au niveau de la gestion du terrain qu’au niveau de ses horaires. J’en retire que tout est possible et que je ne me suis jamais sentie inférieure à mes adversaires. S’accrocher jusqu’à la dernière boule jouée et toujours croire en notre capacité à bien jouer est une chose essentielle.

Comment évalues-tu la performance du team Suisse lors des Championnats du Monde de Gand ?
Au vu du temps et des moyens de préparation qui nous ont été donnés pour préparer ces Championnats du Monde. Je trouve la performance de la Suisse tout à fait honorable.

La pétanque sport olympique … une fausse bonne idée ?
Je ne sais pas si c’est une fausse bonne idée. Pour moi si la pétanque arrive à faire partie des jeux olympiques ce sera une reconnaissance pour tous ceux qui œuvrent à créer une bonne réputation à ce sport.

La FSP met-elle suffisamment de moyens à disposition du Team suisse élite ?
Au vu du nombre croissant de catégories de championnats, je pense que ce qui est fait est déjà très bien. L’argent des licences n’est pas illimité ce qui fait que les préparations aux championnats se font avec des budgets très restreints. On a de la chance de pouvoir représenter notre pays à chaque occasion.

La FSP peut-elle continuer à « vivre » sans présidence ?
Non ! D’ailleurs il n’y a pas que le poste de président qui est à repourvoir au sein de la FSP. Sans tête nous ne sommes pas crédibles aux yeux du monde de la pétanque. Je pense qu’il faut sérieusement que les pétanqueurs licenciés se rendent compte que la FSP a besoin d’eux pour retrouver un dynamisme et une fonctionnalité qu’elle a perdu au fil des années (et je n’ai vu que les 4 dernières années). D’ailleurs le président de la FIPJP Monsieur Claude Azéma ainsi que d’autres responsables m’ont demandé des nouvelles de notre fédération montrant que notre situation leur pose questionnement.

Que penses-tu de l’influence des « cantonales » sur la vie de la FSP ?
Je n’ai pas encore suffisamment de recul pour pouvoir juger du fonctionnement de la FSP et de l’influence qu’exerce les cantonales. Mais notre système me paraît bien compliqué et peu accessible. De mon point de vue c’est un peu comme si dans une école on demandait à chaque élève ce qu’il veut faire pendant la leçon et que le professeur devait s’y plier. Dans la théorie c’est bien mais difficilement réalisable comme on peut l’imaginer. Il faudrait aussi un comité de joueurs pour faire remonter les questionnements et désirs des joueurs. Un manque de communication et de transparence entre la FSP et les joueurs soulève beaucoup de questions et de mauvaises interprétations.

Commentaires personnels pour conclure :
J’aimerais pour terminer dire que la pétanque m’apporte beaucoup et qu’il y a peu de temps je n’aurais jamais imaginé à quel point elle deviendrait importante pour moi. J’adore retrouver tout le monde au bord des terrains chaque weekend. Merci à mon mari et à mes enfants de me permettre de faire ce sport formidable et je te remercie Pierre de m’avoir proposé ce questionnaire.


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Mise à jour : 05.05.2017 14:48

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